"Ce qu'on aimerait aussi, c'est faire une émission de télévision quotidienne, en direct et en public"

Rencontrer ces deux artistes relève d'une certaine performance. Face soudainement à Ramzy Bedia et à Eric Judor, c'est comme débarquer au milieu d'un épisode inédit de leur série fétiche. Entrevue infernale et improbable donc, avec ces deux garçons dont l'humour n'a d'égal que leur gentillesse. Deux galopins à part. Et qui tiennent à le rester.

- Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Eric. - Lors d'une université d'été. Lorsque j'était président des Etats-Unis.

Ramzy. - Et moi maire de Paris.

Eric. - En fait, c'était il y a six ans, dans une boîte de nuit. Ramzy était seul avec son portable. Je lui ai fait une blague. On ne s'est plus quitté.


- Vous faisiez quoi avant ?


Eric. - Moi, j'étais guide touristique et Ramzy vendeur de fringues... Mais on a tout de suite joué avec les mots. On s'est fait rire et on a décidé de continuer...



- Et vous avez débuté dans les cafés théâtre ?

Ramzy. - On n'a pas toujours fait le plein. Mais on s'est toujours amusé, même quand on ne faisait rire personne. D'ailleurs en venant assister à un spectacle, mon père s'est étonné que les gens rient et que l'on me paie pour ça !


- On vous a découverts au Trevise, écoutés sur Fun Radio et vous avez débarqué sur Canal+ avec H. L'ascencion a été rapide !

 

Ramzy. - On ne se pose pas de questions. On a envie d'une chose, on la fait. On a toujours été les auteurs, initiateurs de nos spectacles. On ne fait que ce qu'on aime.

Eric. - H, c'était notre idée. Sur Fun Radio, c'était notre émission. La Tour Montparnasse infernale, c'est aussi notre projet. Cela tombait bien, Christian Fechner est venu nous trouver.


- Vous connaissiez déjà le réalisateur Charles Nemes ?

Eric. - C'est lui qui a tourné la plupart des épisodes de H et qui sans doute nous comprend le mieux. Il connait notre univers. Alors, devant lui, on ne se gêne pas. On a honte parfois de nos improvisations, mais lui il sait quand on est juste ou faux.


- Mais votre scénario était vraiment écrit ?

Eric. Complètement ! Mais en fait, lors des scènes, on avait bien le bon début et la bonne fin, mais c'était souvent n'importe quoi au milieu. Et comme à chaque prise on changeait... Au montage, ils n'ont pas dû s'amuser !


- Quand vous êtes ensemble, vous êtes toujours comme ça ?

Ramzy. - C'est inexplicable. On en profite. on se fout la honte parfois. Quand je suis avec lui, je deviens débile.

Eric. - Et moi je rajeunis de vingt ans...

Ramzy. - Mais après, séparés, on redevient des notables. Enfin de futurs notables...


- Vous comptez tourner une quatrième saison de H ?

Eric. - On ne sait pas. C'est quelque chose qui roule maintenant. On aime mieux se mettre en danger, vivre le stress. C'est plus gratifiant. Et puis ça nous plaît d'être comme ça, à part. Imprévisibles.

Ramzy. - D'ailleurs, dans notre genre, il n'y a pas foule. On n'est pas dérangé. Mais on adore cette place.


- Vous tournerez un deuxième film, peut-être ?

Eric. - Si celui-ci marche, c'est prévu. On a déjà l'histoire.

Ramzy. - Mais on ne vous la dira pas. On pourrait nous la piquer.


- Alors la scène, c'est vraiment fini ?

Eric. - Pour le moment oui. On goûte d'abord à tout. Après, si on peut on choisira. Ce qu'on aimerait aussi, c'est faire une émission de télévision quotidienne, en direct et en public.

Ramzy. - Et en pleine nuit. A une heure où l'on pourrait bien délirer.

Eric. - Oui et après ça on sera président de la République.


Ramzy. - N'empêche qu'en attendant, on parle beaucoup, mais on est surtout mort de trac.


Propos recueillis par Elisabeth Perrin

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